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LES RETRAITES PARLONS-EN ?!

lundi 24 janvier 2022

Les pensions de retraites sur la sellette, la macronie veut bouleverser l’idéologie, qui depuis 1946, faisait la particularité de la pension de base vieillesse versée par la sécurité sociale. Mais quand est-il de la partie complémentaire de cette pension ?

Alors que le gouvernement macronien prépare "l’opinion publique" à la nécessité de travailler plus longtemps et avoir des pensions fluctuantes correspondant aux variabilités de la bourse, selon l’adage macronien, 1 euro cotisé = 1 point dont la valeur n’est pas connu. Cette campagne de bourrage de crâne du public est reprise en cœur par toutes les chaînes d’informations, où est distillé le venin de la division, où les privilégiés, enfin pas tous, sont lancés à la vindicte populaire. Cette "réforme "* de fond va touchée et remettre en cause cette fameuse solidarité intergénérationnelle.

Cette "réforme" remettra en cause la pension de retraite dite de base, celle payée par la Caisse Nationale Allocation Vieillesse (CNAV), car pour ce qui concerne les retraites complémentaires, le point est déjà instauré, mais à une différence, celle que la valeur du point est connu et revalorisé ou pas, chaque année. Ah bon, mais comment cela fonctionne-il ? (voir les dates de création en bas de l’article).

Au tout début la sécurité sociale est gérée par les partenaires sociaux (patronat et syndicats salariés), créée en 1946, sur le principe de la répartition (les cotisations de ceux qui travaillent servant à payer les pensions des retraités, pour ce qui concerne sa branche vieillesse). Dans la foulée, la retraite complémentaire pour les cadres est créée en 1947 et choisit non pas la répartition, mais la capitalisation (points retraites, chacun cotise pour soi). Enfin en 1973, est créée la retraite complémentaire pour les employés (sur le même modèle que pour les cadres). Voilà un rapide condensé des créations des différentes caisses qui rentrent pour le calcul de ce qui est appelé la pension de retraite.

Mais revenons à la gestion paritaire par les partenaires sociaux des différentes caisses. Pour ce qui est de la sécurité sociale (ces trois branches, maladie, retraite, famille) sont repris en main par l’Etat avec la modification de la constitution en 1996**, cette modification vient instituer une nouvelle loi appelée loi organique, dite loi de financement de la sécurité sociale. Cela induit que les partenaires sociaux perdent leurs attributions. Pour les caisses de retraites complémentaires, elles sont toujours gérées par les partenaires sociaux.

Nous y voilà. Les gestionnaires sont pour les employeurs, le MEDEF, La CPME et l’U2P, pour les syndicats des salariés, la CFDT, la CFE-CGT, la CFTC, la CGT et la CGT-FO. Donc pour ceux qui sont à la retraite, ils ont pu constaté que la revalorisation de leurs points est bloquée depuis 2013, bien avant le blocage, par le gouvernement Hollande, de la revalorisation de leur retraite de base (sécurité sociale). Chose non ébruitée, lors des manifestations de retraités qui ont lieu depuis, par ces mêmes syndicats de salariés.

Cerise sur le gâteau est l’accord du 30 octobre 2015, signé par le MEDEF, la CFDT, La CFE-CGT et la CFTC, non signé par la CGT et la CGT-FO. Cet accord reporte pour 2016-2018, la revalorisation du point au 1er novembre en lieu et place du 1er avril en retranchant de l’inflation 1%, ce qui revient à une stagnation de la retraite complémentaire. L’accord entérine l’unification des caisses de retraites complémentaires des cadres et des employés et instaure un Malus-Bonus pour ceux nés à partir de 1957 et à compter du 1er janvier 2019.

Le malus, pour ceux qui touchent une retraite de base à taux plein et qui veulent liquidés de suite leur retraite complémentaire, 10% pendant 3 ans leur seront soustraits de leur complémentaire, 5% si il laisse passé un an.

Le bonus, y bénéficieront à hauteur de 10% pendant 1 an, ceux qui partiront 2 ans plus tard, 20% pendant 1 an ceux qui partiront 3 ans plus tard et 30% pendant 1 an ceux qui partirons 4 ans plus tard.

Bravo, pour ces confédérations de syndicats de salariés qui se disent les défenseurs des intérêts de leurs syndiqués, mais qui engagent par leurs signatures le monde des exploités dans son ensemble et toujours en avance sur le démantèlement des acquits sociaux. Ces confédérations, dites réformistes ou selon certains collaborationnistes, veulent nous faire croire que nous sommes dans le même bateau et que les intérêts entre exploiteurs et exploités sont les mêmes. Quant aux confédérations non signataires de l’accord leur collaboration est plus subtile, en appelant à des dates différentes à manifester les différentes corporations, tout en se faisant passer pour des confédérations revendicatives, bloquent de fait ce qui par ailleurs est omniprésent dans leur discours, cette fameuse convergence des luttes. Alors réformistes ou revendicatives, ces confédérations ne sont que des partenaires inféodés à la main qui les nourrit qui n’est autre que cette société capitaliste.

Alors oui ! les macroniens sont vent debout, comme l’ont été leurs prédécesseurs, contre les gens qui ne sont rien, mais soutenus par ces tristes sires que sont ces confédérations, le monde des exploités ne pourra se sortir de sa misère, quand prenant conscience collectivement que les loups sont dans la bergerie et seule l’auto-organisation de tous les exploités, à tous les échelons de la société est une nécessité.

Sans les politiciens de tous poils !
Sans les partenaires sociaux !
Mais pour un mouvement coordonné et auto-organisé avec ou sans gilets jaunes !

Le 04 septembre 2019

*Réforme du latin reformare : Une réforme est un changement radical ou important réalisé en vue d’amélioration

Mars 1944 : Le Conseil National de la Résistance propose dans son programme un « plan complet de sécurité sociale visant à assurer, à tous les citoyens, des moyens d’existence dans tous les cas où ils sont incapables de se les procurer par le travail ».

4 et 19 octobre 1945 : Ordonnances assurant la création du système de sécurité sociale en France sur le modèle « bismarckien » (gestion par les partenaires sociaux, financement par des cotisations à la charge des employeurs et des salariés) ainsi que la refonte du système des assurances sociales des années trente, reconnaissance du rôle complémentaire des mutuelles. Si l’ordonnance du 4 octobre crée un régime général ayant vocation à rassembler l’ensemble des actifs (salariés des secteurs privé et public, exploitants agricoles, travailleurs indépendants et secteurs spécifiques d’activité), elle reconnaît également la possibilité de maintien de certains régimes particuliers de sécurité sociale préexistants (régimes dits « spéciaux »).

Source sécurité sociale

** L’ordonnance de 1996 est le point d’orgue d’une spoliation des assurés sociaux par l’État car , statutairement , la Sécurité sociale appartient toujours à l’ensemble des assurés sociaux. Elle ne pouvait donc pas être privatisable sans passer par l’État, comme, historiquement, les terres communes ont été municipalisées avant d’être privatisées. À force de demander l’intervention de l’Etat au début des années 1980, les confédérations syndicales ont facilité l’étatisation de la Sécurité sociale.

Nous voyons bien que la logique de la retraite par points est une logique de capitalisation et non de répartition afin, éventuellement, de faciliter la privatisation future de la branche vieillesse de la Sécurité sociale.

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