ES COPAINES PARMI LES GILETS JAUNES.

BHT : Depuis quand participez-vous au mouvement des gilets jaunes ?

Copaines : Depuis le début, tout d’abord sur les ronds point, plus particulièrement à Domérat, mais pas seulement. Nous avons été sur les péages, aux manifestations sur Montluçon et aux différentes assemblées qui se sont tenues sur le département, à Montluçon et même à Moulins.

BHT : Que pensez-vous du mouvement sur le département ?

Copaines : Dans un premier temps, nous avions des appréhensions suite à la campagne de dénigrement qui a précédé et sur les informations qui ont fusé sur les réseaux sociaux et sur les médias d’informations continues mais aussi sur les chaînes nationales, après le 17 novembre. Nous ne sommes pas friand du drapeau tricolore et de la marseillaise, mais puisque selon les informations distillées, ce mouvement était vérolé par les fachos, nous ne pouvions pas rester placides.

Depuis quatre mois que dure ce mouvement, nous avons pu remarquer une évolution rapide dans le positionnement de chacun. Sur les ronds point, l’évolution rapide des revendications par la réappropriation de la parole a permis de sortir de l’individualisme professé par le société capitaliste. La solidarité et le soutien de la population a donné une force au mouvement. Alors que dans les premiers jours beaucoup pensait qu’il suffisait de demander pour avoir, les gilets jaunes qui pour la majorité d’entre eux n’avaient jamais manifesté, ont pris en pleine face au propre comme au figuré, la réponse répressive de l’Etat. Cela nous a conforté sur ce que nous pensons, c’est dans les mouvements que se construit la société de demain.

BHT : Etes-vous restés seulement sur le département ?

Copaines : Non, nous nous sommes transportés sur différents lieux de manifestations régionales des gilets jaunes. Nous nous sommes, par ces déplacements, rendu compte que l’évolution politique constaté sur le département était visible ailleurs. Bien entendu, ce mouvement est disparate, mais dans son ensemble, il a évolué d’une manière relativement positive. Malgré le lavage des cerveaux distillé par le gouvernement et ses médias, une majorité, des participants, est restée proche des revendications premières, sur une base sociale, démocratique et fiscale.

BHT : Quelle analyse faites-vous en rapport à ce mouvement ?

Copaines :Tout d’abord, le mouvement des gilets jaunes est la copie conforme de la carte électorale française. La confusion politique y côtoie une prise de conscience de classe, sans pour autant utiliser ce terme. La porosité existante avec l’ensemble de la société, apparaît lors des manifestations des samedis dans les villes, entre bons gilets jaunes et "casseurs". Cette rengaine qui a pourri tous les mouvements sociaux depuis des années, est présente parmi les participants des manifestations hebdomadaires avec plus où moins d’approbation.

Sur les semaines passées, un éclaircissement s’est fait, pour ceux qui pouvaient encore y croire, sur la fameuse convergence des luttes. Cette arlésienne tant vantée par cette gauche anticapitaliste, syndicale ou même sociale démocrate. La poursuite des guerres de chapelles et la défense de leurs prés carrés c’est traduit par un flop le 5 février 2019.

Alors, oui, nous pensons que c’est loin des structures et autres corps intermédiaires que se fera cette nécessaire convergence, alliant toutes les personnes militantes de bases et lambdas, par la prolifération d’assemblées, comités et autres collectifs, dans les quartiers, les communes, les entreprises, les lycéens, les universités dont le fonctionnement sera la démocratie directe, du bas vers le haut et pour seuls intermédiaires des délégués avec mandat impératif, comme cela tente de se faire avec l’assemblée des assemblées suite aux appels de Commercy et de Saint-Nazaire.

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https://www.youtube.com/watch?v=gUO5i8jlFSY&feature=youtu.be "Au 16 mars ! Résiste !"