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DE L’INANITÉ DE LA SORTIE DE L’EURO ET DE L’INTÉRÊT DES MONNAIES LOCALES POUR TRANSFORMER LA MONNAIE UNIQUE EN MONNAIE COMMUNE
vendredi 5 novembre 2021
François Mitterrand a prôné la monnaie unique au détriment du concept de monnaie commune, ce faisant, il a sabordé l’autonomie monétaire à l’échelon nationale donc un levier de politique économique autonome. La monnaie commune aurait permis la coexistence des monnaies nationales et de l’euro. La domination de Bruxelles si mal ressenti est en grande parie due à ce fait. La monnaie unique est un axe de domination en faveur des institution confédérales(1).
Beaucoup envisagent la sortie de l’euro comme solution voire la prônent. Mais celle-ci a un coût d’autant plus grand si vous êtes endetté. Votre capacité d’emprunt sur le marché financier dépend du fait que l’Union Européenne n’est pas endettée à l’échelle confédérale, ce qui permet de la confiance. Une sortie de l’Union Européenne ferait non seulement perdre cet avantage mais en plus, créerait de la méfiance du fait de l’effet cliquet du Traité Constitutionnel Européen ; vous perdriez 60% de vos relations économiques. 60% des relations économiques de la nation française dépendent de l’Union Européenne. Autant dire que la dette de la nation exploserait ! Néanmoins, la tentation est grande du fait de la souffrance générée par la perte d’autonomie.
Il reste que si les traités interdisent une monnaie nationale, ils n’interdisent pas des monnaies locales et qu’il est possible de retrouver de l’autonomie par ce biais à l’image de l’Eusko au pays basque. Non seulement, vous retrouvez de l’autonomie et transformeriez de fait, si les monnaies locales se développent, la monnaie unique en monnaie commune.
Plus profondément, une sortie de l’euro, c’est passer d’une domination confédérale à une domination nationale, où est l’intérêt ? Tandis qu’une monnaie locale est obligée de se passer de cette institution autoritaire qu’est l’État, pour générer de la confiance, elle est obligée de se construire à proximité des individus concernés et de nouer un contrat avec mêmes individus. La monnaie est un contrat de société, sa nature dépend de qui l’émet et comment il l’émet.
Autrement dit, nous avons là une stratégie autoritaire (nationaliste) périlleuse et, à contrario, une stratégie autonome (localiste) beaucoup plus sûre. Ce qui dérange notre classe politique est qu’ils perdent un axe de domination par la monnaie est que le roman national en prend un coup. Car les monnaies locales peuvent être trans frontalières, le pays basque est transfrontalier de fait. De même, les frontières départementales ou régionales ne veulent rien dire dans le cadre des monnaies locales. Bref, nos roitelets, qu’ils soient nationaux ou régionaux, ont bien du mouron à se faire !
Pour ceux qui voudraient approfondir leur réflexions sur la monnaie, je leur conseille le livre de Marie Fare aux éditions Charles Léopold Mayer ayant pour titre Repenser la monnaie, transformer les territoires, faire société. Pour une pensée plus globale, je vous conseille aussi la lecture de La Grande Transformation de Karl Polanyi, texte datant de 1944.
Par contre, pour nous, ce qui est juste, c’est le manquement de tous ces programmes gagnants ou perdants qui oublient de remettre en cause le responsable du marasme et du désordre de la société et du monde. Ces programmes de gestion, d’un capitalisme de gauche ou de droite, chassent d’un revers de manche l’idée et la possibilité d’une société basée sur les individualités librement organisées collectivement.
Greg le Schizo
(1) - Les traités en vigueur empêchent de faire une police commune, quant aux armées elles sont sous égide de l’OTAN donc des États-Unis d’Amérique. L’Europe est donc confédérale si on exclut la Cour européenne de Justice et le commerce extérieur.
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