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OUI, MAIS POUR QUOI FAIRE ?

dimanche 23 janvier 2022

Nous entendons un peu partout, convergence pour les uns, alliance pour les autres, des luttes naturellement.

D’autre part, des slogans, sortis de l’appel pour participer à la manifestation qui avait lieu à Bar le Duc le 16 juin 2018 contre le centre d’enfouissement à Bure, dans la Meuse, des déchets nucléaires pour l’éternité et peut être dans la foulée contre la société nucléocrate, appellent, "au matin pour réfléchir et l’après-midi pour agir".

Tout cela est très bien, mais la question est pour quoi faire ?

Faut-il entendre dans converger ou dans s’allier, ce qui est en filigrane pour une partie des appels, ensemble mais derrière nous ?

Convergence des luttes, mais de quelles luttes parlent-ils/elles, celles des matons, des policiers ou pour le maintien d’une justice bourgeoise de classe ? Ou encore, pour la gestion sociale et humaniste d’un capitalisme national à visage humain qui nous ferait oublier que le pillage des ressources du tiers monde est aussi une de ses raisons d’être, comme son grand frère le capitalisme des multinationales et des financiers, mais à échelle humaine ? Avec la défense de ses services publics, dont le garant serait l’Etat et que sans lui nul salut ? Que la lutte politique devrait prendre le pas sur la lutte des classes et dont l’aboutissement serait le changement du personnel gestionnaire ?

Pour l’alliance dans les luttes, dont le principe serait de garder à chacun(e) ses prérogatives, dans le but de prioriser ses intérêts ?

Et pour la lutte anti nucléaire, avec "le matin pour réfléchir ", la réflexion doit-elle porter sur comment remplacer le centralisme autoritaire des nucléocrates, par un centralisme autoritaire de l’écologie ? Et avec, "l’après-midi pour agir", l’action doit-elle porter sur l’aménagement écologiste de cette société, ou bien porter sur une remise en cause des procédés de création de la valeur ajoutée, y compris celles que certain(e)s veulent pour la nature ?

Et bien, convergence, alliance, réfléchir ou vis versa puis agir, sont dans le principe de très belles idées, encore faut-il savoir avec qui ? Partant du postulat qu’une convergence ne se décrète pas, mais se construit sur des valeurs communes et librement acceptées, mûrie par une réflexion sur le genre de société dans laquelle nous voulons vivre, avec comme corolaire l’intelligence du plus grand nombre, libéré des spécialistes de tous poils qu’ils soient, politique, technocrate, techniciste, économiste, etc.

La restructuration, du capitalisme mondial, à marche forcée que nous vivons en France ayant commencé pendant les règnes précédents avec l’approbation implicite des corps intermédiaires et des partis politiques de gouvernements ou en devenir, dont le but ultime est leurs survies en défendant que la seule société possible est celle de l’économie de marché, autrement dit centraliste, autoritaire et capitaliste.

La répression et la paupérisation de ceux/celles qui ne sont rien, l’autoritarisme de l’Etat et la militarisation de la société, laisse poindre une convergence, non pas cette Arlésienne qu’est la "convergence des luttes" car dénuée des interrogations essentielles, avec qui, pour quoi et dans quel but ? Mais une convergence des taux de profits qui sera obtenue soit par la loi et si nous sommes trop véhément(e)s par la répression policière, voire militaire comme à notre Dame Des Landes et si l’exigence du maintien des profits, s’avérait nécessaire, une troisième guerre dite "mondiale" pourrait se décider dans les cabinets feutrés des multinationales.

Plutôt que de parler de convergence ou d’alliance des luttes, parlons plutôt de fédérer les luttes par la réflexion et l’interrogation, quelle société nous voulons ? Quelle organisation ? Dans quel but ? Avec qui ? La tâche est ardue, mais ne pourra se faire que par l’auto organisation, dans un premier temps, de nos luttes en sortant du carcan où nous enferme notre éducation. La solution se trouve, sans doute, à l’extérieur de la société dite "démocratique", républicaine, autoritaire et capitaliste.

Mais la solution ne peut être que collective, où la réflexion précède l’action et ou l’action interroge la réflexion. Le but n’étant pas une fin en soi. La pratique nous a montré que c’est dans l’action que nous évoluons et que les remises en cause se produisent. L’implication de chacun(e) dans les décisions qui touchent nos existences est essentielle.

Alors si la convergence ou l’alliance sont un appel pour tout changer et que rien ne change, nous n’en serons pas.

Par contre, si converger et s’allier pour que collectivement nous puissions enfin réfléchir et agir, pour que notre lutte converge vers la construction d’une société égalitaire, solidaire, libertaire et nous pouvons rêver sans frontière, alors nous en serons.

D’où notre interrogation, OUI, MAIS POUR QUOI FAIRE ?

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