Accueil > Accueil > Archives - page accueil > Année 2018 > GILETS, GILETTES, JAUNES MONTLUCONNAIS.
GILETS, GILETTES, JAUNES MONTLUCONNAIS.
dimanche 23 janvier 2022
Une petite histoire des gilets jaunes de la région de Montluçon qui n’est pas une analyse, mais un constat qui implique que leurs auteurs.
Les actions ont débuté comme sur l’ensemble du territoire le 17 novembre 2018. Alors que certains d’entre nous avaient suivi sur les réseaux sociaux, les différents appels des différents groupes à se retrouver sur les ronds points et autres péages.
Nous nous sommes transportés le jour dit sur un rond point au beau milieu d’un centre commercial près de Montluçon. Le nombre de participants étaient importants. Les premières constatations, outre l’apparition d’un drapeau tricolore, a été, la volonté des organisateurs de rester dans les clous. Déclaration à la préfecture, discussion avec la maréchaussée, ne pas faire de feu, ect. Très citoyen responsable. Alors, que sur d’autres ronds points du même centre commercial, pas de déclaration, feu de pneus et autres palettes, avec l’arrivée des flics et prise en photos de tous ces "radicaux".
La participation était un mélange de tous les âges et de toutes conditions sociales. Le positionnement de chacun allait un peu dans tous les sens. Des motards faisant le tour de tous les blocages de la région, avec grand renfort de vrombissement des moteurs, tels les manifestations des motards en colère. Déjà, un des slogans "Macron démission" était entendu. Pour beaucoup, c’était la première fois qu’ils descendaient dans la rue, avec une forte majorité de femmes. L’organisation de cette journée faisait pensée à ce que nous avons dans nos contrées, lors de kermesses et autres animations associatives, où chacun amène un petit quelque chose sortie du sac.
Après, quelques heures passées, nous avons décidés de partir. Ce jour là nous étions venus sans gilet jaune. Les discussions se faisaient plus tôt par petits groupes, copains, voisins, familles. Mise à part quelques prises de contacts, mais la plupart du temps nous sommes aussi restés dans l’entre nous.
Les jours qui ont suivi, l’information ne nous parvenait que très difficilement, certains ont participé, le 02 décembre, à un péage gratuit sur l’autoroute A71. Mais pour la semaine, nous ne pouvions pas avoir d’informations précises et encore moins les rendez-vous sur les lieux d’actions. Il aura fallu attendre le 03 décembre pour qu’un camp, sur le même rond point du premier jour, soit installé et tenu jours et nuits.
Depuis cette date, nous sommes partie prenant avec gilet jaune. Notre étonnement fut la rapidité avec laquelle les participants avaient évolués, politiquement pourrions-nous dire. Car, il n’était plus question de déclaration à la préfecture, pas de chef ou de porte parole, décisions collectives, chacun faisant comme il peut, etc. Tout cela nous allait bien. Bon, restent quelques points, style donner son nom à la flicaille, considérant qu’ils n’ont rien à se reprocher. En quelques jours, l’auto-organisation salvatrice un fait un pas de géant. Le dimanche 09 décembre, le camp a été obligé de déménager, ce qui fut fait en à peine trois heures, avec réinstallation dans un autre lieu du centre commercial, mais jusqu’au vendredi 14 décembre seulement.
Malgré, l’intérêt de certains cotés de ce mouvement, comme la solidarité apportée par les automobilistes avec des dons de nourriture et d’argent, peu d’entre eux s’arrêtent pour participer au mouvement. Tandis qu’en seulement trois semaines, les gilets jaunes ont réussi à faire vaciller Jupiter et que trois ans de luttes sociales l’avaient laissé droit dans son costard et son arrogance. Pourquoi, les militants de ces luttes sociales brillent-ils par leurs absences en ces temps du tout possible (meilleurs ou pire) ? N’ont-ils pas les mêmes intérêts et le même ennemi que ce peuple hétéroclite ? Vont-ils enfin comprendre que leurs petits intérêts n’apportent rien aux autres ? Vont-ils enfin comprendre que la liberté et l’égalité ne peut-être que collective ?
Nous pensons que ce mouvement porte en lui ses limites, mais aussi tout un potentiel. Mais sans un blocage effectif de l’économie, par une grève touchant tout les pans de cette société capitaliste, autoritaire, inégalitaire et sans l’apport de cette fameuse convergence des luttes sur un but collectif de remise en cause de l’organisation de la société capitaliste, toute cette énergie risque de s’éparpiller.
Alors que depuis le début du mouvement, nous en sommes à 5 morts, plusieurs centaines de blessés, 4523 arrestations dont 4099 gardes à vue, plusieurs centaines de procès. Peu de corps intermédiaires sont mobilisés pour la défense des libertés publiques.
Nous verrons dans les prochains jours, les directions que prendra ce mouvement, alors que Jupiter a sorti la carotte et le bâton, les miettes ou la matraque !
Un message, un commentaire ?
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.