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La Nouvelle France Industrielle (NFI), qu’est-ce à dire ?

vendredi 12 novembre 2021

Dans le rapport de mission de la déléguée interministérielle à la forêt et au bois en date de mars 2017 établie par Sylvie ALEXANDRE (Ingénieurs Généraux des Ponts, des Eaux et des Forêts - IGPEF).

Les instigateurs du programme pour nos forêts du futur où plutôt de leur non-futur, la fine fleur du gouvernement Hollande, mais ne nous y trompons pas leurs remplaçant(e)s seront fait du même bois ! Mais revenons aux instigateurs dont les noms suivent, Najat Vallaud-Belkacem et son secrétaire d’état Thierry Mandon, Stéphane Le Foll, Ségolène Royal, Emmanuel Macron ( Et oui toujours lui !) et Sylvia Pinel (ministre du logement, etc. etc.).

Que nous dit ce rapport : Atténuation et adaptation, mais à quoi ? L’atténuation nous parle de la réduction des émanations d’un des gaz à effet de serre, soit le CO2, dont leur nouvelle forêt viendrait palier la fuite en avant du capitalisme décomplexé. L’adaptation des forêts au changement climatique serait possible par l’idée "géniale" de la Nouvelle France Industrielle. Cette NFI qui associerait l’industrie du bâtiment et des travaux publics (BTP), avec sa cohorte de spécialiste de tous poils qui nous dressent un tableau de leurs savoirs étendus. Le choix d’une ingénieure des ponts n’est pas anodins pour la rédaction de ce rapport, car pour ces ingénieurs, l’eau et la forêt, ne sont compréhensibles et se traduisent que par enjamber les cours d’eau et traverser les forêts pour aller d’un point à un autre le plus rapidement possible, rentabilité oblige.

Les points forts, de nos joyeux spécialistes.

Tout d’abord s’occuper des forêts domaniales (propriété de l’état) et des forêts communales, dans un souci de rentabilité "durable" et de développement "durable".

Puis des forêts privées par l’accaparement et le remembrement des parcelles comme l’avait fait en son temps l’agriculture, pour son passage d’une exploitation familiale à une industrie et à l’agro-bizness.

La grande trouvaille de ces spécialistes est que l’arbre capture le CO2 par la photosynthèse, donc en coupant les forêts et en développant la filière de première transformation (c’est-à-dire les scieries industrielles), cela fournira à l’industrie du bâtiment, les matériaux nécessaires pour la construction d’IGH (Immeuble de grande hauteur) et aussi par l’incitation à utiliser toujours plus de bois dans toutes les constructions nouvelles et "vertes" comme les quartiers, villages et villes éco-intelligents. Mais pour se faire une adaptation des normes devra être opérée vis à vis des essences laissées de coté, tel le hêtre, le charme, etc.

Naturellement les autres filières de transformation ne seront pas en reste, les deuxième, troisième et les autres. A savoir, les métiers du bois, l’ameublement et bien entendu l’énergie.

Et comment cela pourra t’il se faire ?

C’est facile, par la création de 60 000 km de désertes nouvelles dans les forêts difficiles d’accès, véritable autoroute pour l’exploitation.

Par une gestion de courte, moyenne et longue durée, c’est à dire à 2020, 2030 et 2050. Là nous avons l’exemple d’une aberration puisque la forêt française est en quasis totalité constituée de feuillus (chênes, hêtres, charmes, merisiers, érables, robiniers, etc., dont leurs maturités varie entre 50 et 250 ans et leurs vies peuvent comme le chêne être de plusieurs centaines d’années. Donc nous voyons que la gestion prévue dans ce rapport, sera orientée sur la plantation de résineux (pins et autres sapins) dont les coupes rases sont faites par rotation de 30 à 40 ans afin de respecter les diamètres acceptables par les engins forestiers de fort tonnage et qui pour répondre à l’adaptation du changement climatique sortiront tout droit des laboratoires et seront génétiquement modifiés.

Le tableau ne serait pas complet, s’il n’y avait pas incitation financière à l’achat de forêts, par les investisseurs institutionnels et privés. Avantages fiscaux, tels que exonérations d’impôts à hauteur de 30 % du prix d’achat, à 75 % de l’ISF (Impôt Sur la Fortune), subventions sur la replantation, l’aide à la mécanisation, l’aide à la gestion numérique des exploitations, etc. Quand ils disent qu’il n’y a pas d’argent, il faut entendre pour nous.

Le volet formation des niveaux techniciens forestiers, en relation avec l’éducation nationale sous couvert du ministère de l’agriculture, quand nous voyons l’orientation des formations dispensées dans les lycées agricoles vers le tout productiviste, nous avons des doutes sur une formation multifonctions de la forêt. Alors que dans le même temps l’école de Nancy formait les agents de l’ONF (Office National des Forêts) dans un souci de gestion des forêts multifonctions, même si cela se modifiait dans le temps en rapport avec le changement en EPIC (Etablissement Public Industriel et Commercial) du statut de l’ONF. Cette école doit fermée sans doute parce que trop multifonctions encore face à l’industrialisation annoncée.

Ces quelques points ne sont qu’un aperçu de ce qu’attend les forêt dans l’hexagone et pour ce qui nous concerne dans l’Allier.

Les forêts sur un pied d’égalité avec les Hommes !?

Ce parallèle un peu alambiqué peut-il se faire ? Peut-être, car c’est la même engeance qui décide de ce que sera, ce que l’on nomme les "biens communs". Pour la forêt, leur vision n’est autre que sa mise en normes, son industrialisation et son remplacement par des champs plantés d’arbres adaptés à leur soif toujours inassouvie de croissance, de profits et peu leur importe la diversité propre à la vie. Se cachant derrière des vocables tels que, développement durable, énergie verte, emplois durables, adaptation et atténuation au changement climatique, leur doctrine nullement remis en cause ne peut que nous conduire à une catastrophe écologique durable. Pour les Hommes, toujours la même engeance décide des nouvelles normes pour la mondialisation de leurs profits. Les attaques portées sur nos libertés, qu’elles soient privées, au travail ou en ville n’ont qu’un seul but, normaliser la société pour qu’il ne reste qu’un contingent d’Hommes bien alignés et taiseux, adaptés à cette société capitaliste.

Que faire ?

La grande différence entre nous et les arbres, c’est que nous pouvons parler, nous pouvons agir et nous réunir. Bien sur, nous avons des associations, des collectifs, des organisations et même des partis politiques, bien que cela soit nécessaire (de s’organiser et non pas de partis politiques), cela n’est pas suffisant, vu les attaques tout azimut des tenants du pouvoir. Alors que faire ? Peut-être pourrions-nous nous interroger sur quel travail est nécessaire pour notre vie et quel monde nous voulons. La fuite en avant proposée par cette société capitaliste. Ou bien, une société où chacun(e) pourrait décidé(e) collectivement des choix pour leur vie. Au lieu de s’épuiser à trouver des solutions pour gérer au mieux cette société mortifère, ne serait-il pas plus judicieux de tout arrêter et de réfléchir ensemble à ce que nous voulons pour notre avenir ? Mais peut-être attendez-vous les législatives ? Et vous rendre compte dans quelques mois et pour certain(e)s dans quelques années, que vous avez encore été berné(e)s !

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