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QUEL MONDE ÉTRANGE ?!!!!!

Une réflexion sur le printemps et le début d’été 2016 en pays bourbonnais, mais qui pourrait être menée au niveau national.

vendredi 5 novembre 2021

Mais tout d’abord un retour sur les mois qui les ont précédés. Dans un climat social des plus confus, dont le maître mot est la lutte contre le chômage, intervient un évènement dans le département du Tarn, plus précisément sur la ZAD (Zone A Défendre) du TESTET, dans la forêt de SIVENS, sur la commune de Lisle-sur-Tarn, non loin de Gaillac, la mort d’un militant écologique, Rémy FRAISSE, dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014. Cette mort va montrer, comment le gouvernement socialiste va gérer cette situation. Comme les gouvernements précédents l’ont fait avant lui et avec une efficacité, dont seuls les quartiers populaires ont pu en faire l’expérience depuis des décennies, criminaliser la victime et semer le doute sur les circonstances de cette mort, alors que les plus hautes autorités de l’Etat connaissent en temps réel le déroulé des faits.

Dans la foulée de cet évènement, le gouvernement socialiste va intervenir et appliquer une stratégie sur le peu de soutien des manifestations qui vont suivre la mort du militant. Par l’interdiction des manifestations et le nassage des manifestant(e)s et leurs arrestations. Interdictions qui avaient déjà eu lieu lors des manifestations en soutien au peuple palestinien, suite à l’attaque par Israël de la bande de Gaza, de l’été 2014.

Dans un même temps, toutes les décisions du gouvernement socialiste vont vers le soutien financier aux entreprises et aux banques. La multiplication de lois, en faveur du capital par des modifications apportées aux différents codes, de l’environnement, de l’urbanisme et du travail entre autres, loin d’améliorer la situation sociale, aboutit à une précarisation toujours plus importante de la population. "Comme disait l’autre, la pauvreté s’appauvrit et la richesse s’enrichit."

La confusion "sociale" va être à son comble, après les premiers attentats sur le sol français, à Charlie et à l’hyper-cacher en janvier 2015. L’hystérie patriotique va évincer pour un temps, l’analyse rationnelle des raisons de cette violence oubliant le principe de "l’arroseur arrosé", le pouvoir socialiste soutenu par ses colistiers et la droite, va surenchérir en faisant voter une multitude de lois liberticides. La chasse à l’ennemi intérieur pouvait commencer. Un degré a été franchi lors des attentats du 13 novembre 2015, l’état d’urgence est proclamé avec l’aval de l’assemblée et du sénat. "La guerre est déclarée", mais de quoi parlent-ils et de qui parlent-ils, ben de cet ennemi intérieur invisible et pourtant réel ?!

Mais qui est-il ? Cet ennemi intérieur est le Terrorisme dans le discours officiel, mais revêt aussi une multitude d’autres appellations dans les sous entendus de nos biens pensant(e)s, le pauvre, l’arabe, le profiteur des minima sociaux, le Rom, le migrant, le chômeur, le zadiste, enfin tous ces invisibles, "les sans dents".

Mais revenons à notre printemps et début d’été 2016. Une loi El Khomri, dite loi "travail" va permettre une bouffée d’air et d’égayer les rues de nos villes, par les manifestations qui vont se succéder. Pourquoi maintenant ? Alors qu’une multitude de lois au moins aussi contestables ont été promulguées, peut-être un trop plein qui explose. Dans un premier temps le 9 mars, c’est les lycéen(ne)s qui battent le pavé avec le soutien de certains syndicats, mais leurs manifestations sont fortement réprimées, des vidéos de ces violences policières à leur encontre font le buzz sur le net. Il faut attendre le 31 mars pour que l’intersyndicale appelle à la grève et à manifester au niveau national. La répétition des manifestations jusqu’à celle du 14 juin à Paris qui selon les sources aurait eu une participation entre 500 000 et 1 million de personnes. Mais contrairement aux contestations passées, la durée exceptionnelle de cette protestation a revêtu une diversité d’organisation, allant de l’intersyndicale, aux nuits debout, aux coordinations, aux assemblées, aux manifestations dites "sauvages", mais avec plus ou moins de succès. La mobilisation est restée dans l’ensemble peu importante, mais multiforme et avec un soutien majoritaire de la population (jusqu’à 70% contre la loi).

Mais réintégrons notre réflexion du départ. Alors que les débats portaient sur le devenir du monde que nous voulions et que la démonstration nous avait été fournie par le pouvoir en place, que l’ennemi intérieur pouvait-être aussi les syndicalistes et autres militant(e)s respectueux (ses) de ces fameuses valeurs républicaines, qui en leur temps avaient soutenues les frasques autoritaires du gouvernement et de leurs alliés, contre ces "casseurs" et autres zadistes ou contre les pauvres des quartiers populaires. Nous voilà placés devant une situation ubuesque et néanmoins dramatique. Le boulevard ouvert par le parti socialiste, d’un point de vue du flicage de la population entière par l’accumulation de fichiers, de lois liberticides, de lois rétrogrades, d’arrêtés et d’ordonnances, devrait nous interroger sur le devenir du monde qu’ils(elles) nous proposent. Mais non, plus d’interrogation ! Après le rappel des impératifs de la démocratie parlementaire, le doigt sur le pli du pantalon, l’interrogation s’est muée en recherche du moins pire. Alors, vous voyez bien que ce monde est étrange !

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