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Les conséquences de la guerre pour les travailleurs

dimanche 1er mai 2022, par Degas

Alors que pour le département de l’Allier, les syndicats appellent non pas à une manifestation qui devrait être le minimum syndical, mais à des rassemblements dans les quatre villes du département.

Le piège du barrage à l’extrême droite avec un appel implicite à voter Macron aboutit à un manque de positionnement vis à vis des intérêts des exploité.e.s.

Oublier que le capitalisme est notre ennemi de classe, qu’il se cache sous la bannière d’un Macron ou d’une Lepen, enlève à notre classe (tous les exploité.e.s avec ou sans travail) et ne peut qu’amener au renforcement des idées d’extrême droite.

Nous avons choisi, de publier un texte de copains/copines Bulgares qui pourra aider à un positionnement plus proche de nos intérêts de classe.

Pour un 1er mai de luttes mais pas seulement !

Bonne lecture

La guerre en Ukraine a changé la situation politique sur le continent européen et la situation économique dans le monde. La guerre détruit. Elle détruit les bâtiments, elle détruit les illusions, elle détruit les gens. Si la guerre touche incontestablement tout le monde, elle n’a pas le même impact sur tout le monde. Certains vont même tirer profit de cette guerre : des avantages politiques pour les politiciens qui sont du « bon côté », des avantages économiques pour les oligarques qui se sont retrouvés du côté de la « paix et de la justice » Cela vaut pour l’interprétation russe ou ukrainienne de la situation, et pour les détenteurs de l’interprétation universelle de la guerre : les marchands d’armes. Mais ce sont les travailleurs qui vont certainement perdre, quel que soit le camp qu’ils ont choisi ou dans lequel ils se sont involontairement retrouvés.

Les travailleurs sont l’objet principal de la mobilisation : la population entre 18 et 60 ans qui, qu’elle le veuille ou pas, est appelée à payer le coût humain de la guerre.

Les travailleurs constituent également la majorité des réfugiés. Contrairement à ce qu’on a appelé la crise des migrants pendant la guerre en Syrie (qui était surtout une hystérie médiatique manipulée par des politiciens de droite), nous sommes aujourd’hui confrontés à une situation massive de réfugiés susceptible de déplacer les couches sociales du continent.

Aujourd’hui, plus de 5 millions de réfugiés ont déjà quitté l’Ukraine et plus de 6 millions sont des réfugiés internes. Une masse gigantesque de personnes, dont beaucoup se retrouveront dans le système des contrats d’emploi temporaire dans des pays comme l’Allemagne, enrichissant les grandes entreprises comme Volkswagen. Des millions de travailleurs vont continuer à payer le prix de la guerre sous la forme d’une main-d’œuvre bon marché et échappant au code du travail dans des conditions de migration forcée. Les employeurs vont profiter de la situation pour maintenir les réfugiés dans des emplois peu rémunérés tout en baissant les salaires pour tout le monde. Les politiciens nationalistes vont désigner les migrants comme les responsables de la baisse des salaires, en faisant pression pour limiter leurs droits, ce qui entraînera des salaires encore plus bas pour les migrants Il en découlera une pression encore plus forte sur les salaires de tous les travailleurs et les politiciens feront briller leurs capacités de démagogie, d’exploitation et de cynisme.

Dans ce contexte d’aggravation des conflits sociaux en Europe, nous sommes également confrontés à des appels sans précédent à la militarisation générale du continent. Trois jours après le début de la guerre, le 27.02.2022, le chancelier allemand Scholz annonce que l’armée allemande disposera d’un budget spécial de 100 milliards. Entre 2015 et 2021, le budget de l’OTAN a augmenté de façon spectaculaire, passant de 895 milliards (2015) à 1174 milliards (2021). Il ne s’agit pas seulement de chiffres montrant que l’OTAN se prépare à se défendre contre la Russie. Ce sont des milliards qui n’iront pas aux hôpitaux, aux transports par chemins de fer. Ils n’iront pas aux écoles, aux ressources d’énergies renouvelables et aux programmes sociaux. La militarisation universelle signifie une forte accélération de la dégradation néolibérale de l’État-providence et entraîne une baisse immédiate du niveau de vie pour tous. Il s’agit d’une atteinte directe au salaire social du travailleur, qui devra payer plus pour bénéficier de moins de services sociaux.

Naturellement, les travailleurs ne doivent pas et ne seront probablement pas de simples victimes passives de l’évolution des événements. C’est dans le chaos de la guerre que se trouve la force de la grève des travailleurs. Les travailleurs peuvent faire opposition à la fois aux conséquences économiques de la guerre et à la guerre elle-même. Nous avons déjà vu les travailleurs portuaires du syndicat autonome USB en Italie refuser de charger des armes pour la guerre. En Bulgarie aussi, nous avons failli assister au surgissement d d’une grève non organisée de grande ampleur dans la zone industrielle de Plovdiv, qui annonce l’émergence de l’opposition des travailleurs aux effets de l’inflation. Dorénavant nous allons voir de plus en plus d’actions semblables à grande échelle. Avec la poursuite de la guerre et l’aggravation de ses conséquences économiques, politiques et sociales, nous allons entrer dans une période de renforcement et de radicalisation des luttes sociales qui nous oblige à prendre position.

FACB (Fédération anarchiste communiste-bulgare)

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